Royaume de vent et de colères - Jean-Laurent Del Socorro
Paru en mars 2015, Royaume de vents et de colères est
le premier roman de Jean-Laurent Del Socorro. Cet auteur fait partie de la
nouvelle vague d’auteurs francophones de fantasy. Ce roman fut récompensé en
2015 du Prix Elbakin 2015 meilleur roman francophone.
L’AUTEUR
Jean-Laurent
Del Socorro est un auteur français né en 1977. Il se définit avant tout comme
un « lecteur compulsif », avide d’œuvres de science-fiction et de
fantasy. Il est aussi amateur de jeux de rôles.
LE LIVRE
A
partir de 1591, Marseille s’est rendue
« indépendante » en devenant une république auto-proclamée,
en plein contexte de guerres de religion. Henri IV, roi de France
depuis 1589, ne l’entend pas de cette oreille. En 1596, il envoie ses troupes
aux portes de la cité phocéenne pour assouvir sa royauté. L’avenir de la ville
et de ses résidents ne sera pas décidé sur le champ de bataille mais au sein
d’une auberge, La roue de la fortune. Ici se tisseront des
liens et des intrigues entre différentes auberges comme la tenancière
de l’auberge ancienne mercenaire, un chevalier usé, la patronne
de la guilde des assassins ainsi qu’un magicien traqué
par les forces royales.
LA CHRONIQUE
Royaume de vents et de colères est un roman qui brille
par sa reconstitution de Marseille, de ses rues et de
son ambiance. A la lecture de cet ouvrage, j’ai eu l’impression de me balader
dans les rues du Panier ou d’être sur le Fort Saint Jean. Je pouvais presque
sentir les effluves de poissons du port, de l’huile d’olive ou du savon de Marseille.
L’autre point fort du roman est
ses personnages, bien que la cité phocéenne puisse aussi être qualifiée de
personnage, la sentant vivre et respirer au fil des pages.
Il nous est exposé là différents
protagonistes : Axelle, tenancière de La roue de la fortune et ancienne
mercenaire, Gabriel un chevalier usé par le temps et les
épreuves du passé, Armand, un moine magicien fuyant son ancien
couvent en compagnie de son disciple et amant ainsi que Victoire, patronne
de la guilde des assassins de la ville. On pourrait donc parler d’un
roman choral.
L’auteur, à travers des
« flash back » nous permet de découvrir le passé des protagonistes,
d’étoffer leurs histoires et de nous attacher à eux.
Celui dont l’histoire m’a le
plus marqué est sans doute Gabriel, Chevalier de saint Germain. Son histoire
est la plus marquante à mes yeux, elle reflète toute la « bêtise » de
ces guerres de religion.
Cet ouvrage est un roman de fantasy
historique qui pourrait n’être qu’un roman historique, s’il n’y avait
pas la présence d’une « magie » dans ses lignes. Cette magie est
d’ailleurs bien pensée et n’est pas grandiloquente.
La justesse de la
reconstitution de la ville nous plonge dans une immersion totale.
Le choix d’une intrigue sur
Marseille et cette période-là de la cité est plus que judicieux, et en tant
qu’amoureux de cette ville, il a pu m’apporter plus d’éclaircissements sur
cette période mais a su surtout me procurer du plaisir.
LES EXTRAITS
« - Je pars avec toi,
papa.
- Je suis mercenaire. J’me
bats.
- Apprends-moi à me battre.
- C’est un métier d’homme,
Axelle.
J’ai deux bras, deux jambes
comme un homme. J’ai deux poings, comme un homme. Et le double de colère »
Édition J’ai
Lu page 96
« - Tu dis que
n’importe qui peut apprendre à utiliser les pouvoirs de l’Artbon, alors
pourquoi moi ?
Je voudrais prendre sa main
dans la mienne. Nos visages se touchent presque.
- Je choisis ceux qui seront
initiés dans la liste que le grand prieur me soumet.
Je retiens ma respiration, son
regard se fige, nos lèvres se trouvent. » Édition J’ai Lu page 102
« - Par le Père,
le Fils et le Saint-Esprit, je vous baptise dans la foi de notre seigneur Dieu
tout-puissant et de son fils Jésus-Christ ressuscité. Pour expier vos fautes,
vos terres et possessions seront confisquées par l’Église et le royaume. Vous
conserverez vos titres et dans sa bonté miséricordieuse, le roi vous fait
chevalier. Relevez-vous, Gabriel Nompar de Caumont, Chevalier de Saint-Germain.
Saint-Germain. Maintenant et
jusqu’à ma mort » Édition J’ai Lu page 105
« - Première
leçon : ne jamais hésiter. Qu’est-ce que je vais faire de toi ma petite
tueuse ?
- Vous aller m’apprendre. Je
travaillerai pour vous » Édition J’ai Lu page 121
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