Sénéchal, tome 1 - Grégory Da Rosa






Publié aux éditions Mnémos en 2017, Sénéchal est une série alliant parfaitement bien fantasy et féodalité. Premier roman de l’auteur, on ne peut que saluer sa maîtrise qui ne pourra que s’accentuer sur les deux prochains tomes qui poursuivront cette trilogie.


L’AUTEUR

Vivant à Montpellier, âgé de 26 ans, Grégory Da Rosa est passionné d’Histoire médiévale et de littérature de l’imaginaire. Sa première série est le parfait exemple de ce mélange.


LE LIVRE

Lysimaque, la Ville aux Fleurs, fière capitale du royaume de Méronne, est encerclée et menacée par une mystérieuse armée. Et pour le sénéchal Philippe Gardeval, ce n’est que le début des ennuis. Suite à l’empoisonnement d’un dignitaire de la cité, il découvre que l’ennemi est déjà infiltré au sein de la cour, dans leurs propres rangs ! Sous quels traits se cache le félon ? Parmi les puissants, les ambitieux et les adversaires politiques ne manquent pas ; le sénéchal devra alors faire preuve d’ingéniosité pour défendre la ville et sa vie dans ce contexte étouffant d’intrigues de palais (résumé éditeur).


LA CHRONIQUE

Bien que reprenant les codes de la fantasy médiévale (la féodalité, l’insertion d’une certaine dose de fantasy à travers la création d’une religion et la présence de magie), Sénéchal reste une œuvre totalement originale, notamment grâce à cette religion qui s'inscrit de manière concrète dans le réel.
On ressent quelques fois les influences de l’auteur ; j’ai trouvé un peu du Nom de la Rose d’Umberto Eco dans les aspects politiques et religieux de l’intrigue ainsi que, et surtout, dans la recherche du traître menée par le personnage principal.

S’il n’y a qu’une chose à retenir de ce premier tome, c’est le style extrêmement visuel de Grégory Da Rosa. On ressent pleinement sa passion pour l’histoire médiévale à travers la richesse du vocabulaire. Les descriptions sont légion et quel plaisir de les lire ! Les noms des vêtements du Moyen-Age n’auront plus aucun secret pour vous.
De même, le style emploie des tournures de phrases et une grammaire qui tente de se rapprocher de l’ancien français pour une immersion encore plus totale. Tout cela contribue à donner au lecteur un dépaysement garanti.

Alternant scènes de dialogues aux relents d’intrigue politique et scènes d’actions, le roman se dévore et les enjeux sont rapidement saisis. Un très bon pas d’entrée dans la fantasy pour les débutants et un très bon divertissement pour les plus aguerris.

Et avec cette fin comment de pas lire la suite ?


L’EXTRAIT

« - Trinquons à la victoire future, mes amis ! Notre victoire ! Trinquons pour les bottes et les braquemarts que nous enfoncerons dans le fondement des Castellois ! Que Yiel nous bénisse !
En réponse, les bras se levèrent vers le plafond, offrant le vin des hanaps en direction des cieux comme si cela pouvait bien sceller un pacte avec l’Eternel. Cette seconde de silence religieux alourdit encore l’atmosphère qui – je ne savais pour quelle raison – me mettait bigrement mal à l’aise. Quelque chose clochait et, par tous les syncres !, j’étais incapable de savoir quoi. Le serpent d’angoisse ondula une énième fois dans l’assistance, les craintes de chacun se mêlant les unes aux autres, copulant entre elles pour engendrer des vipères de méfiance. »

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