Couleurs de l'incendie - Pierre LEMAITRE




Pour commencer, l’œuvre de Pierre Lemaitre n’a quasiment pas de secret pour moi. A l’exception de Trois jours et une vie, j’ai tout lu de lui. Avec à chaque fois, un plaisir fou ; que ce soit pour ses thrillers (quel est mon préféré, je ne saurais vous dire tellement je les adore) ou pour ses romans contemporains.
C’est de son dernier né qu’il est question aujourd’hui. Couleurs de l’incendie s’inscrit dans la continuité d’Au revoir là-haut sans être une suite directe.

L’AUTEUR

Né en 1951, Pierre Lemaitre a d’abord été psychologue avant de se consacrer pleinement à l’écriture à partir de 2006, année de sortie de son premier roman, Travail soigné. Suivront d’autres thrillers internationalement reconnus. En 2013, sort Au revoir là-haut qui obtient le Prix Goncourt et est adopté au cinéma par Albert Dupontel en 2017.

LE LIVRE

Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l'empire financier dont elle est l'héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d'un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l'adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l'ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d'intelligence, d'énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d'autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l'incendie qui va ravager l'Europe.

LA CHRONIQUE

Malheureusement, c’est bien la première fois que je ressors déçue d’une lecture de Pierre Lemaitre… Attention, c’est loin d’être un mauvais roman ! C’est au contraire un très bon livre mais après le tel coup de cœur qu’avait été Au revoir là-haut, comment le surpasser ?

Commençons par les personnages : ils sont tous magistralement peints, chacun a une caractéristique propre qui le rend immédiatement reconnaissable. Sans trop en dévoiler, pour Madeleine c’est sa vengeance, pour Paul son fils, son handicap, pour Joubert, le bras droit de feu Monsieur Péricourt, son ambition etc.

Quant au contexte historique, il est encore une fois très riche sans être détaillé au point de perdre le lecteur dans des considérations fiscales et industrielles. Et c’est là la force de l’auteur : nous immerger complètement dans une époque conflictuelle où tout peut exploser au moindre incident et en nous faisant comprendre tous ses enjeux. Qui aurait cru que l’évasion fiscale de l’entre deux guerres pouvait être romanesque ? Pierre Lemaitre l’a fait !

Mais voilà, après Albert et Edouard (personnages principaux d’Au revoir là-haut), Madeleine Péricourt parait bien fade. Toute l’intrigue ne repose pas sur le fait de savoir SI elle va réussir sa vengeance, cela ne fait aucun doute, mais sur COMMENT elle la mettra en place. Pas beaucoup de surprise donc…
Comme je l’ai déjà dit, j’ai lu tous les romans de l’auteur. J’ai donc repéré quelques ficelles qu’il a déjà utilisées. 
Premier exemple, un des personnages du roman monte à un moment une arnaque (comme dans Au revoir là-haut).  Deuxième exemple, ATTENTION SPOILER, un autre personnage s’introduit chez un autre protagoniste pour l’impliquer dans un crime qu’il n’a pas commis (comme dans Robe de marié).
J’aurais aimé être surprise du début à la fin, à l’image de ce premier chapitre qui m’a embarqué tout de suite.

Mes critiques négatives n’ont rien de bien méchant et je recommande évidemment cette lecture pour tous celles et ceux qui ont aimé Au revoir là-haut. Et si vous ne l’avez pas lu, mais qu’attendez-vous !

L’EXTRAIT

« Elle avait hérité d’une fortune qu’elle avait été incapable de conserver, voilà la vérité. Gustave Joubert avait eu raison de lui rappeler qu’elle avait « signé en toute connaissance de cause », qu’il n’aurait tenu qu’à elle de s’intéresser aux affaires.
Elle avait reçu une éducation de femme. Son père, même s’il l’avait beaucoup aimée, l’avait élevée dans l’idée que pour les grandes choses, elle ne serait jamais à la hauteur. Perdre la fortune qu’il lui avait léguée confirmait ce jugement. »

Commentaires

  1. Et dire que je n'ai encore jamais lu Lemaître. Je ne perds rien pour attendre!
    "Trois jours et une vie" m'attend. C'est une bonne idée de commencer par celui-là?

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    1. C’est le seul que je n’ai pas lu car les retours des autres lecteurs n'étaient pas très bons... Pour commencer je conseille généralement Robe de marié qui est une très bonne entrée en matière pour ses thrillers. Sinon évidemment Au revoir là-haut ! J’espère que tu seras convaincue !

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    2. Gros merci pour ces recommandations!

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