A l'Ouest, rien de nouveau - Erich Maria REMARQUE



Il suffit de regarder les nombreux documentaires traitant de la Première Guerre Mondiale pour être sûr que cette boucherie n’a été orchestrée que pour montrer au reste du monde qui était le plus puissant. Si j’avais été plus vulgaire, j’aurais appelé cela le concours macabre de qui a la plus grosse.
On imagine donc bien pourquoi A l’Ouest, rien de nouveau, roman pacifique par excellence, a été victime des autodafés nazis.


Résultat de recherche d'images pour "erich maria remarque"L’AUTEUR

Erich Maria Remarque est né en 1898 en Allemagne. En 1916, il est mobilisé et envoyé sur le front de l'Ouest en juin 1917. De cette partie de sa vie, il tire son plus célèbre roman, A l’Ouest, rien de nouveau. Il quitte l’Allemagne en 1933 pour fuir le nazisme et s’installe en 1939 aux Etats-Unis. Il meurt le 25 septembre 1970.

LE LIVRE

A l’Ouest, rien de nouveau est le récit par un jeune soldat allemand, engagé volontaire, de son quotidien dans les tranchées. On le retrouve entouré de ses copains de classe, à devoir mûrir trop vite. Pendant allemand du Feu de Barbusse ou de Johnny s’en va-t-en guerre de Trumbo, ce roman est un classique de la littérature antimilitariste.

LA CHRONIQUE

A l’Ouest, rien de nouveau est un livre bouleversant. Sans être autobiographique, il s’agit d’un véritable témoignage de la guerre des tranchées qui n’épargne rien au lecteur. On entend les cris d’agonie ; on sent l’odeur de la boue, du sang et de la poudre. Pourtant, on ne peut qu’imaginer. Comment pourrions-nous comprendre ce que ces hommes ont vécu au front ? Et pour quel but sinon un immense gâchis ?

L’auteur met en scène Paul Baümer et plusieurs de ses camarades de classe. On les suit à travers des moments de vie au front. Ils assistent à l’agonie de l’un d’entre eux, ils essuient des revers, marchent sur l’ennemi, partagent de la nourriture, ont des permissions, rencontrent des françaises…

Les 250 pages du roman sont intenses, on y trouve des discussions entre soldats sur l’inutilité de cette guerre, sur le fait que les soldats des deux camps n’ont rien demandé et qu’ils ont plus de haine et de rancune contre leurs maîtres d’école que contre ceux de l’autre côté du no man’s land.
Et c’est d’une beauté absolue. On comprend aisément pourquoi ce roman pacifiste a été brûlé par les nazis, comment auraient-il pu cautionner ce texte qui prône la paix.

En résumé, il faut lire A l’Ouest, rien de nouveau. C’est un texte bien plus qu’important qui pourrait être écrit par n’importe quel soldat, quelle que soit sa nationalité. Un classique indispensable.

LES EXTRAITS

« Une heure se passe, je suis assis là, tendu, et j’observe chacune de ses expressions pour voir si peut-être il veut dire encore quelque chose. S’il voulait seulement ouvrir la bouche et crier ! Mais il ne fait que pleurer, la tête penchée de côté. Il ne parle pas de sa mère ni de ses frères et sœurs, il ne dit rien ; sans doute que cela est déjà loin de lui. Il est maintenant tout seul avec sa petite vie de dix-neuf ans et il pleure parce qu’elle le quitte. »

« Pour personne, la terre n’a autant d’importance que pour le soldat. Lorsqu’il enfonce profondément en elle son visage et ses membres, dans les affres mortelles du feu, elle est alors son unique amie, son frère, sa mère. Sa peur et ses cris gémissent dans son silence et dans son asile : elle les accueille et de nouveau elle le laisse partir pour dix autres secondes de course et de vie, puis elle le ressaisir – et parfois pour toujours. »

« Albert le dit très bien : 
« La guerre a fait de nous des propres à rien. »
Il a raison, nous ne faisons plus partie de la jeunesse. Nous ne voulons plus prendre d’assaut l’univers. Nous sommes des fuyards. Nous avions dix-huit ans et nous commencions à aimer le monde et l’existence ; voilà qu’il nous a fallu faire feu là-dessus. Le premier obus qui est tombé nous a frappés au cœur. Nous n’avons plus aucun goût pour l’effort, l’activité et le progrès. Nous n’y croyons plus ; nous ne croyons qu’à la guerre. »

Commentaires

  1. La guerre... Il me faut impérativement lire ce «classique»! Je ne suis pas très «classique», mais celui-ci fait partie de ceux que je tiens à lire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce n’est pas à proprement dit un classique, il est tout à fait abordable !

      Supprimer

Enregistrer un commentaire