L'écrivain public - Dan Fesperman




Peu de romans abordent l’histoire des Etats-Unis et de ses ressortissants allemands durant la deuxième guerre mondiale. L’écrivain public vient rectifier cela.



L’AUTEUR

Dan Fesperman est né en 1955 en Caroline du Nord. Reporter, il couvrira plusieurs conflits tels que la guerre du Golfe, la guerre de Croatie ou bien la guerre de Bosnie-Herzégovine.
Egalement romancier, il écrira plus de onze romans dont L’écrivain public.





LE LIVRE

Février 1942. Nouvellement arrivé à New York, Woodrow Cain, inspecteur au NYPD, assiste au naufrage du paquebot Normandie. La découverte d’un cadavre sur les docks constitue le début de sa première enquête. Dantziger, un vieil écrivain public, guidera le policier vers Yorkville, quartier où les ressortissants allemands se réfugient et vivent en communauté.


LA CHRONIQUE

L’écrivain public permet de découvrir un pan plutôt méconnu de l’histoire des États-Unis, pour nous lecteurs francophones : le traitement des ressortissants européens.

Avec son écriture juste, l’auteur nous permet donc de nous immerger dans un New-York, en plein dans la seconde guerre mondiale.

L’enquête policière est certes captivante mais passe au second plan au profit de la relation de dualité/complicité des deux personnages principaux : Maximilien DANTZIGER et Cain WOODROW.

Les deux personnages, aux lourds passés l’un comme l’autre, vont apprendre à se connaître et permettent à l’intrigue d’avancer. Au fil des pages, on veut en savoir plus sur eux et sur les raisons qui ont pu les amener à ces choix de vie.

Le roman aborde des sujets lourds tels que le sort des personnes de condition juive en Europe, de la guerre qui sévit dans le monde…

La plus grande force de cette œuvre provient des recherches historiques menées par l’auteur pour reconstruire l’ambiance de cette époque mais aussi du fait que certains aspects de l’intrigue se retrouvent inspirés de faits réels.

Cette œuvre fut donc une découverte pour moi. Elle a su me captiver de la première à la dernière page mais aussi éclairer ma lanterne quant à de nombreux faits historiques tels que l’implication de certaines organisations durant la Seconde Guerre Mondiale ou bien la persécution subie par certains ressortissants sur le sol des États – Unis.


Merci aux éditions du Cherche - Midi et à Léa du Picabo River Book Club pour cette belle découverte !


L’EXTRAIT

« C’est aux bruits qu’il comprit.les premiers mots qu’il entendit en sortant de la bouche de métro étaient allemands – deux vieux bonshommes qui se disputaient en gesticulant, une cigarette accrochée aux lèvres. Les rares et dernières fois où Cain avait prêté attention à leur langue, Hitler et Goebbels l’employaient pendant les actualités filmées. En Caroline du Nord,un flic aurait pensé tout de suite à boucler les deux vieillards, au moins leur demander ce qu’ils trafiquaient. Y aurait-il eu une famille allemande à Horton, tout le monde aurait épié ses moindres gestes. Il paraissait ici y en avoir des milliers, logées dans les vieux immeubles sales le long du métro aérien de 3rd Avenue. »


Pour continuer avec
La lecture de ce roman m’a fait penser à Un pays avant l’aube de Denis Lehane, par la justesse de la reconstitution historique opérée par l’auteur. De plus, l’aspect "roman de gangster" m’a ramené à la lecture du second roman de la trilogie Coughlin Ils vivent la nuit.


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