Nous rêvions juste de liberté - Henri Loevenbruck




Henri Loevenbruck est un des auteurs de mon adolescence. De lui j’ai quasiment tout lu, ce sont ses sagas fantasy qui m’auront marquée : Gallica et La Moïra avaient été lus et adorés. Aujourd’hui, je le redécouvre avec Nous rêvions juste de liberté, livre orchestrant un mélange entre roman noir et roman d’apprentissage.

Résultat de recherche d'images pour "henri loevenbruck"L’AUTEUR

Henri Lœvenbruck est né en 1972 à Paris. Après des études littéraires, il part vivre en Angleterre avant de revenir en France et publier son premier roman. Ses trilogies fantasy Gallica et La Moïra rencontrent ensuite un franc succès tout comme ses romans policiers. Passionné de moto, il partage cette passion avec les héros de son dernier roman, Nous rêvions juste de liberté.

LE LIVRE

Hugo, dit Bohème, est un élève turbulent qui va faire la rencontre de trois garçons avec lesquels il fera les quatre cents coups. Tous les quatre se découvrent une passion pour la moto et ne rêvent que d’une chose : partir à l’aventure sur les routes, à cheval sur leur bécane, en ayant pour seules affaires celles qu’ils ont sur le dos.
Truffés de diverses rencontres et de rebondissements, le roman met en scène Hugo et ses amis dans leur quête de liberté et d’amitié.

LA CHRONIQUE

Nous rêvions juste de liberté est vendu comme un thriller. Pour moi, il n’en est pas un. Oui la noirceur est très présente dans le roman, on sait dès le départ que ça va mal tourner pour eux, mais il s’agit avant tout d’une histoire extrêmement profonde d’amitié à base de réparation de motos et de road-trip.

Tous les personnages sont très bien dépeints, l’amitié entre Hugo, Alex, Freddy et Oscar fait chaud au cœur ; elle les sauve d’une vie morne et violente. Sur leurs motos, ils deviennent invincibles et s’adonnent à des petits larcins pour gagner un peu d’argent. Ils font peur, les habitants les respectent.
J’ai beaucoup aimé suivre leurs aventures et voyager avec eux. Je regrette seulement le manque de description des paysages qu’ils traversent. J’aurais aimé être immergée dans ce pays qu’ils parcourent, pays imaginaire qui ressemble aux Etats-Unis.

Cela n’a néanmoins pas gâché ma lecture qui reste captivante. On suit le point de vue d’Hugo qui raconte ces années après coup. Henri Loevenbruck, avec le style utilisé, rend compte du peu d’éducation du jeune homme tout en montrant qu’il dispose d’un certain vocabulaire grâce à ses lectures. Cela donne un mélange entre volonté de bien faire et néologisme, parfois savoureux.

Le roman est une ode à la liberté, une liberté de mouvement et d’action totale. Ne pas devoir rendre de compte est le moteur d’Hugo, qui est peut-être le seul à le vouloir réellement.
A lire pour ceux qui n’ont pas peur de se rendre compte que ce qu’ils appellent liberté n’est en réalité qu’un carcan.

L’EXTRAIT

« Quand on dit que la bécane c’est la liberté, là ma parole, ça prenait tout son sens. Je bouffais l’asphalte, je bouffais le vent, je bouffais le soleil d’avril, les bras écartés je lâchai le guidon comme si je voulais embrasser le monde entier d’un seul coup et me baigner à poil dedans. Mes cheveux s’envolaient et mes yeux pleuraient et toute ma gueule était fouettée par la liberté, qui était comme une débauche tellement il y en avait partout. »

Commentaires