Réparer les vivants - Maylis de Kerangal
Quoi de mieux pour l’été
que de lire un roman ayant pour sujet l’océan et le surf ? Et bien, ce n’est
pas avec Réparer les vivants de
Maylis de Kerangal que vous allez être servis ! Ici, le lien avec l’océan n’est
que le point de départ de l’œuvre, qui se déroule au Havre. Le surf est le
moteur de la vie de Simon, triste héros du roman, moteur qui le conduira
malheureusement au trépas.
L’AUTEUR
Maylis de Kerangal est
une autrice française à la bibliographie déjà conséquente. Elle publie son
premier livre, Je marche sous un ciel de
traîne, en 2000. Suivront d’autres romans qui connaîtront un grand succès
critique : Corniche Kennedy, Naissance d’un pont et Réparer les vivants. Ces trois romans
ont été adaptés ou sont en cours d’adaptation cinématographique.
LE LIVRE
Un matin, Simon part surfer
avec deux de ses copains. Au retour, un accident de voiture le laisse en état
de mort cérébrale. S’ensuit une course contre la montre car, qui dit mort
cérébrale, dit que le défunt est en mesure de donner ses organes. Il faut alors
convaincre les parents, chercher un receveur… Réparer les vivants n’est pas un
roman sur le deuil mais sur le parcours d’un cœur, qui quitte son enveloppe
d’origine pour se réfugier dans un corps étranger.
LA CHRONIQUE
Réparer les vivants est mon premier Maylis
de Kerangal. Je n’en avais entendu que du bien. Le style de l’autrice m’a
surprise au début : bien à elle, il est très imagé et utilise grand nombre
de métaphores en juxtaposition.
Ce style sied tout
particulièrement à ce qu’elle écrit. En effet, je ne m’attendais pas à ce que
le livre décrive si bien les conséquences médicales de l’accident sur Simon.
Aucun vocabulaire scientifique ne nous est épargné. En cela, le roman est
particulièrement fidèle au monde hospitalier.
Avec ce livre, Maylis de
Kerangal suit les vingt-quatre heures courant après l’accident de Simon. De
l’annonce à la famille aux examens pour déclarer le décès de Simon, en passant
par le protocole du don d’organes. Rien n’est épargné au lecteur.
Toute une galerie de
personnages défile, ce qui m’a parfois lassé. En effet, on s’arrête seulement
un instant sur eux, on apprend quelques détails puis on passe au suivant. Cette
présentation sommaire suit le rythme rapide du protocole du don du cœur de Simon.
En un battement, celui-ci est déjà passé entre les mains d’une autre chirurgienne,
d’un autre infirmier.
La dimension romanesque du
livre est faible tant la précision des termes et des étapes est chirurgicale. Il
en ressort une certaine froideur qui peut laisser indifférent.
Il n’en demeure pas
moins que c’est un roman édifiant qui peut sembler difficile d’accès mais est d’une
richesse absolue.
L’EXTRAIT
« Ce qui la tourmente, c'est l'idée de ce nouveau cœur,
et que quelqu'un soit mort aujourd'hui pour que tout cela ait lieu, et qu'il
puisse l'envahir et la transformer, la convertir -histoires de greffes, de
boutures, faune et flore. »
Maintenant que j'ai vu le film et que je connais l'histoire, je suis moins tentée de lire le roman. Et ce «survolage» de personnages risque de me déplaire.
RépondreSupprimerN'empêche, il faudrait bien que je lise enfin un roman de Maylis de Kerangal!
Je n'ai pas vu le film mais il me semble que la réalisatrice a pris beaucoup de liberté quant aux personnages justement, peut-être vaut-il mieux en rester là pour ce titre ! Je lirai certainement un autre de ces romans un jour, peut-être Corniche Kennedy qui se passe à Marseille, dans un endroit que j'adore !
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