Sans lendemain - Jake Hinkson

Cela fait bientôt un mois que j’enchaîne les lectures au mieux passable, au pire que j’abandonne. Les livres me tombent des mains les uns à la suite des autres. Il me fallait donc prendre le problème à bras le corps. Et quoi de mieux qu’un roman noir pour se remettre dans le bain ? Mon choix s’est arrêté sur Sans lendemain de Jake Hinkson, une récente parution de Gallmeister, traduit par Sophie Aslanides, dont j’avais déjà lu et apprécié L’Enfer de Church Street.

L’AUTEUR

 

Né en 1975 dans l’Arkansas, Jake Hinkson a vécu immergé dans la religion pendant un long moment de sa vie avant de lui dire complètement adieu. Sa découverte des romans policiers le marqua si profondément qu’il a décidé de se consacrer à leur écriture. La religion et le crime se retrouvent dans tous les livres que j’ai lus de lui.

L’Enfer de Church Street est son premier roman, paru en 2011 en version originale et 2015 pour la traduction française. Il a gagné le Prix Mystère de la Critique en 2016. Sans lendemain est son dernier ouvrage.

LE LIVRE

A la fin des années 40, le cinéma est en plein essor. Billie Dixon trouve alors un emploi de représentante pour une société de production hollywoodienne, elle est chargée de refourguer de mauvais films à des cinémas perdus de l’Arkansas. C’est lors d’une de ses virées qu’elle fait la connaissance d’un pasteur aveugle pour qui le cinéma est l’œuvre du diable. A partir de cette rencontre, Billie croisera le chemin de deux femmes qui changeront le cours de son existence.

LA CHRONIQUE

Comme je le disais plus haut, trouver un livre qui m’accroche a été la croix et la bannière. Après avoir tourné en rond devant ma bibliothèque pour choisir le suivant, j’ai finalement opté pour Sans lendemain. Je me disais qu’un court roman noir, genre qui est pour moi une valeur sûre, me redonnerait le goût de la lecture.

Et j’ai bien fait ! Quelle belle surprise ! En 200 pages, nous voilà embarquer avec Billie sur les routes de l’Arkansas. Le roman a beau être court, c’est brut, c’est incisif et on y croit de bout en bout.

Sans divulguer quoi que ce soit de l’intrigue, quel bonheur de retrouver dans Sans lendemain trois personnages principaux féminins, peut-être parfois un peu clichés, qui se battent pour ce qu’elles aiment et pour suivre leurs rêves.  

Billie, qui n’a rien demandé à personne mais devra assumer les conséquences de ces actes, certains injustement incompris dans cette atmosphère religieuse étouffante ; Amberly la belle provinciale qui trouve en Billie le moyen de gagner sa liberté ; et Lucy, la sœur du shérif qui tient en réalité les rênes du poste sans qu’aucun homme ne lui reconnaisse.

En résumé c’est donc un roman qui se dévore, extrêmement visuel et qui offre davantage que ce qu’on lui demande sans toutefois tomber dans les bons sentiments de tolérance et d’ouverture d’esprit. Sans lendemain est un excellent roman noir avec un sous-texte fort : à lire pour les amateurs du genre !