Onze jours - Lea Carpenter
L’effervescence de la rentrée littéraire me
met en joie, quel bonheur de voir les tables des librairies se remplir de
nouveautés et de piocher chez les uns et les autres des idées de lecture. Grâce
au Picabo Riber Book Club et aux éditions Gallmeister, j’ai eu la chance de recevoir
en avant-première Onze jours de Lea
Carpenter sorti le 6 septembre.
Onze
jours est le premier roman de Lea
Carpenter, sorti en 2013 pour la version originale. Elle connait très bien le
monde du livre puisqu’elle a travaillé quelques années pour une maison
d’édition et a fondé une association qui met en valeur la bibliothèque de New
York. Onze jours est le fruit de
nombreuses lectures et recherches et a été bien accueilli par la critique.
LE LIVRE
Sara est une jeune mère qui a élevé seule son
fils Jason en lui inculquant un goût pour la lecture et une certaine culture.
Alors quand il décide de s’engager dans les SEAL au lieu d’aller à Harvard,
elle est dévastée. Quelques années plus tard, en 2011, Jason est porté disparu
lors d’une opération dans le Moyen-Orient. Alternant entre des flashbacks
de la formation de Jason à l’Académie Navale et l’attente de Sara pour
avoir des nouvelles de son enfant, Onze
jours mixe les deux espace-temps pour donner au lecteur les clés pour
comprendre la personnalité de Sara et Jason.
LA CHRONIQUE
J’ai voulu de tout cœur aimer ce livre,
malheureusement j’en ressors mitigée. Les récits de guerre, j’adore ça. Or, Onze jours n’est absolument pas un récit
de guerre car nous suivons principalement Sara qui espère recevoir des
nouvelles de son fils. Il s’agit davantage d’un récit d’amour maternel et de
relation mère-fils.
De ce fait, on ressent un déséquilibre entre
les passages ayant Sara pour héroïne et ceux qui suivent la formation de Jason.
Les premiers sont parfaits et d’une grande justesse : le style de Lea
Carpenter y est pour beaucoup. On ressent pleinement l’amour d’une mère pour
son enfant, l’inquiétude et l’espoir. Les seconds sont à l’inverse trop littéraires ;
pas de sueur, pas de larmes ni de sang. On reste totalement extérieur. Sans
compter qu’il faut sans doute être un soldat américain pour ne pas être perdu
entre les différents acronymes et sigles.
Après quelques recherches, il s’avère que Jason
est porté disparu le jour du raid qui a amené Oussama Ben Laden dans la tombe.
Lui qui a décidé de s’engager à la suite du 11-Septembre, on peut y voir la fin,
non pas d’un cycle, mais d’une guerre.
Un roman qui m’a donc laissé parfois perplexe
(Sara qui envoie des cartons de pièces de théâtre victoriennes aux aspirants
SEAL, ou encore de récurrentes références à l’Illiade, ne montrent pas à mon
avis le véritable visage des SEAL) mais qui a de sérieuses qualités
stylistiques.
L’EXTRAIT
« S’entrainer
à fond avec un groupe fait ressortir les émotions. Jason s’est toujours
félicité de ne pas en montrer plus qu’il ne faut, mais le détachement devient
délicat lorsque vous êtes fatigué, transi de froid et détrempé. Il n’a pas une
passion pour la course, même s’il n’est pas mauvais. Parfois, les instructeurs
roulent à côté des recrues pendant les joggings nocturnes. Si vous marchez
jusqu’à la plage, vous pouvez les voir, éclairés par les phares. Un soir, la
Jeep s’avance et quand la vitre se baisse, Jason entend quelqu’un réciter le
discours de la Saint-Crépin du Henry V de Shakespeare : « notre
heure petite bande de frères », etc. C’est un message : vous avez du
soutien, et vous vous en sortirez. »
Merci à Léa du Picabo River Book Club et aux éditions Gallmeister pour la découverte !
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