Les Amis - Aja Gabel

Grâce aux éditions Rivages et au Picabo River Book Club, j’ai découvert une des dernières parutions de chez Rivages : Les Amis d’Aja Gabel, traduit par Cyrielle Ayakatsikas. Lecture placée sous le signe de la musique classique et de l’évolution des relations des membres d’un quatuor. 

L’AUTRICE

Aja Gabel a été musicienne avant de publier Les Amis, son premier roman très remarqué. Elle vit à Los Angeles.

LE LIVRE

Les « amis » annoncés dans le titre sont les membres du quatuor Van Ness. Brit est deuxième violon, Daniel violoncelliste, Jana première violon et Henry altiste. Au sein du quatuor, chacun occupe une place indispensable. Ensemble, dans la musique, ils forment un tout indissociable ; pris un par un, on sent déjà les fausses notes.

Formé de quatre parties, le roman se découpe en périodes allant de 1994 à 2010. On y suit l’évolution du quatuor sur la scène musicale et les relations liant les quatre amis, entre rivalité, amour, jalousie et perpétuelles retrouvailles grâce à la musique. 

LA CHRONIQUE

Il est difficile de parler d’un livre qui nous a laissé indifférent. Les Amis m’a malheureusement laissé cette impression. J’ai tout simplement eu le sentiment d’être idiote en lisant cet ouvrage. Idiote de ne pas connaître la musique classique, ce qui ne m’a pas permis d’apprécier et de capter toutes les références glissées par l’autrice. 

J’aurais dû savoir avant de commencer ma lecture qu’un quatuor est à la fois une formation composée de quatre musiciens solistes et un genre musical qui contient quatre parties solistes. En sachant cela, j’aurais mieux compris la construction du roman : quatre parties pour quatre musiciens. 

Malgré mon sentiment mitigé, Les Amis est d’une qualité littéraire indéniable. En ayant fait quelques recherches, la construction me parait maintenant logique. L’influence de la musique dans le style d’Aja Gabel est prégnant. Je salue le travail mais cela m’a parfois fait penser à une bonne élève qui voulait trop en faire.

Les quatre personnages principaux sont fouillés. Les suivre sur tant d’années permet de s’attacher à eux et de suivre leurs échecs, leurs faiblesses, leurs réussites ; et cela que ce soit sur un plan professionnel ou personnel. L’autrice décrit les concerts, les répétitions, les vies intimes : rien n’est laissé de côté. 

Peut-être est-ce le thème de la musique classique qui m’a lassé mais les versions adultes des personnages m’ont moins intéressées que leur jeunesse. Je suis restée de glace devant les corps qui s’épuisent, devant les doutes, devant les heureuses nouvelles. 

Les Amis ne m’a donc pas fait grand effet mais je serais ravie de lire le prochain livre de l’autrice dont le style est déjà bien affirmé. 

L'EXTRAIT

"Lorsqu'ils atteignirent l'entrée de l'hôtel, il se rendit compte que, pour elle, sa proposition ne signifiait rien de particulier - un ami, une balade dans le froid, une idée en l'air - tandis que pour lui, ç'avait été un geste, un prélude. Un prélude à quoi ? Il n'avait pas de premier mouvement en tête, pas de thème ni de motif. Il aurait dû pouvoir faire machine arrière, rectifier le tir, tout effacer, se dit-il. Mais il n'y avait pas de retour en arrière possible, seulement le temps qui avançait inexorablement en vous entrainant comme un treuil."

Merci à Léa et aux éditions Rivages pour la découverte !