La Note Américaine - David Grann

Repéré à sa sortie, La Note Américaine et son terrible sujet m’ont toujours fait envie. Lire de nombreuses chroniques positives n’a fait qu’accroitre cette envie. Grâce à Clément qui m’a offert cet ouvrage et motivée par la venue de David Grann à Lyon pour le Quai du Polar, j’ai plongé dans ce reportage révoltant et passionnant. 

L’AUTEUR

David Grann est un écrivain et journaliste américain. Après avoir écrit de nombreux articles, notamment pour le New Yorker, il publie son premier ouvrage de non fiction avec The Lost City of Z en 2009. Après la publication d’un recueil d’articles (The Devil and Sherlock Holmes,publié cette année en français), La Note Américaineest son second récit long. 

LE LIVRE

Dans La Note Américaine, David Grann remet en lumière le Règne de la Terreur, cette sombre période de l’histoire américaine pendant laquelle des dizaines d’Osages, tribu amérindienne, ont été tués. Parce que les Osages faisaient des jaloux. En effet, après avoir été déplacés par les colons américains, les Osages se sont vu attribuer des terres dont on ne savait pas encore que le sous-sol regorgeait de pétrole… 

Argent, jalousie, héritage, racisme : c’est dans la terreur que vont vivre les Osages pendant des années avant que les autorités fédérales ne se penchent sur cette hécatombe et dépêche un groupe d’enquêteurs.  

LA CHRONIQUE

La Note Américaine est ce genre de titre qu’il faudrait mettre entre toutes les mains pour que ce fait divers à l’ampleur monumentale (par sa durée et son nombre de victimes) soit connu par le plus de personnes possible. 

Comment ne pas être révolté par ce comportement paternaliste des blancs américains envers les amérindiens ? Ces derniers ne pouvaient même pas gérer leur fortune comme ils l’entendaient mais devaient avoir un curateur blanc qui autorisait chaque dépense tout en prenant des énormes commissions. 

Leur massacre, car comment qualifier autrement cette série de meurtres, a pris diverses formes, laissant supposer une pluralité d’auteurs. L’ampleur de cette tragédie m’a rendu malade. 

On suit principalement dans ce récit les décès des membres de la famille de Molly Burkhart, une Osage qui épousa un américain blanc. Exécution, empoisonnement, dynamitage… tous les moyens étaient bon pour faire disparaitre les riches Osages. 

Aucune des enquêtes n’ayant abouti (sinon sur d’autres assassinats), l’affaire est confiée au Bureau (FBI) et à l’agent Tom White. 

Après le récit des meurtres, David Grann relate également les techniques policières des années 20/30 et le procès des instigateurs. Le dernier chapitre laisse davantage de place à l’auteur ; il y raconte sa rencontre avec les descendants d’Osages, marqués par ce Règne, et ses conclusions sur ce terrible épisode de l’histoire américaine.

La Note américaine est un livre passionnant et extrêmement bien documenté que je ne peux que vous recommander plus que chaudement. 

L’EXTRAIT

« A partir de 1877, il n’y eu presque plus de bisons à chasser – les autorités ayant vivement encouragé les colons à les exterminer sachant bien que, selon les termes d’un officier de l’armée, « chaque bison mort est un Indien en moins ». »