Sauvage - Jamey Bradbury

Sauvage est l’une des dernières parutions des éditions Gallmeister. Tout nous faisait envie dans ce livre : le titre, la couverture et le résumé. Alors quand une rencontre avec l’autrice a été proposée sur le Picabo River Book Club, nous avons foncé, ravis à l’idée de discuter avec elle de ce premier roman.

L’AUTRICE

Jamey Bradbury est née en 1979 dans le Midwest mais a fait de l’Alaska, décor de Sauvage, sa deuxième maison. Après avoir effectué divers travails, elle partage aujourd’hui son temps entre l’écriture et l’engagement auprès des services sociaux qui soutiennent les peuples natifs de l’Alaska. Sauvage a été publié en VO en 2018.

LE LIVRE

A dix-sept ans, Tracy est une jeune fille qui vit au fin fond de l’Alaska avec son père et son frère à la lisière d’une forêt qui n’a pas de secret pour elle. Car Tracy n’est pas une adolescente comme les autres, un don lui permet d’être au plus près des animaux et de s’approprier leurs connaissances et leurs sensations. 

Alors qu’elle est occupée à chasser, un homme la surprend par derrière. Terrifiée, Tracy sort son couteau mais tombe à la renverse et réveille un peu plus tard couverte de sang, ne sachant pas ce qu’il s’est passé.

A travers des chapitres à la chronologie aléatoire, Tracy nous raconte cet hiver où tout a basculé.

LA CHRONIQUE DE MAUREEN

Avec Sauvage, Jamey Bradbury offre un récit glacial entre nature writting, thriller et fantastique. Son héroïne est une jeune fille forte qui cherche malgré tout sa place dans le monde dans lequel elle vit. 

Après avoir été exclue de l’école, son père la punit et lui interdit à la fois de sortir son traineau pour s’entrainer à l’Iditarod, célèbre course de chiens de traineau, et de partir dans la forêt. 

Or, la forêt n’est pas seulement un refuge pour Tracy : c’est un besoin sans lequel elle n’est pas elle-même. 

Sauvageest un excellent premier roman qui immerge le lecteur dans les mensonges et les omissions de Tracey qui brave les interdictions pour se reconnecter avec elle-même et comprendre ce qui lui est arrivé lors de sa rencontre malheureuse dans la forêt. 

L’intrigue est servie par un style merveilleux qui nous fait ressentir le froid, la neige qui ne fond jamais, la chaleur d’une maison dans laquelle l’absence d’une mère disparue se fait cruellement sentir et tous les souvenirs qui surgissent en Tracey. 

J’ai adoré cette lecture atypique dont on ne peut pas tellement parler sans gâcher son côté réalisme magique. Un vrai plaisir à découvrir !

LA CHRONIQUE DE CLEMENT

Sauvage est un roman polymorphe et difficile à cerner au premier abord. Lorsque cela se fait, il en devient addictogène et ce notamment pour son héroïne.

L’histoire nous plonge en Alaska, au côté de Tracy Petrikoff. On fait plus que l’accompagner, avec une narration à la première personne, nous sommes au cœur de ses pensées et de ses sentiments.

Par ce mode de narration, on ressent au plus près les doutes de la jeune héroïne mais surtout la tension monter peu à peu, au fil des pages. Nous nous questionnons en même temps qu’elle, sur sa nature et son côté sauvage. Quelques flash-back nous donnent quelques indices. Un suspense monte crescendo et nous amène sur une fin certes somme toute logique mais qui marque.

L’Alaska, au fil des pages, nous est conté. Lorsque notre héroïne chevauche avec ses chiens, on sent le vent froid sur notre visage, on ressent l’effet de glisse du traineau sur la neige.

Une véritable communion avec la nature nous est exposée. Un sincère amour de la nature ressort, tout au long de la lecture, et cela permet de découvrir l’Alaska et le monde des musher, qui vu de France, nous est plutôt lointain.

Plus qu’un roman sur la nature et l’Alalska il s’agit d’une œuvre qui aborde différents thèmes tels que l’adolescence, les changements qui s’y produisent, mais aussi le deuil d’un être cher ....

La lecture de ce roman fut plus que dépaysante, et je ne peux que la conseiller, ne serait-ce que pour côtoyer quelques temps la singulière Tracy !

L’EXTRAIT

« Partager ce qu’il y a dans le sang, y a pas moyen d’être plus proche d’une autre personne. »