Vol au dessus d'un nid de coucou - Ken Kesey
Cherchant un roman à lire pendant mes
vacances, je suis tombé sur Vol au dessus d’un nid de coucou.
Je ne l’avais donc pas lu ni vu le film non plus
(encore d’actualité au moment où j’écris ces lignes). Je
connaissais déjà la fin, elle m’avait été divulgachée, mais
qu’importe. Ne dit-on pas que ce n’est pas la destination qui est
importante mais le voyage pour y parvenir ?
L’AUTEUR
Ken Kesey est un auteur américain né en
1935 dans le Colorado. Étudiant à l’université de Stanford, il
se porte volontaire pour un programme d’expérimentation de drogues
dans un hôpital psychiatrique. Il sera embauché dans le même
établissement en tant qu’infirmier de nuit. De cette expérience,
il tirera un roman de ses notes le roman Vol au dessus d’un nid
de coucou. Devenant une figure du mouvement psychédélique aux
Etats -Unis, il écrira aussi Et quelquefois j’ai comme une
grande idée.
LE
LIVRE
Dans un hôpital psychiatrique de
l’Oregon, règne en maître l’infirmière Ratched. La pluie et le
beau temps passent par elle. L’arrivée d’un nouveau patient,
McMurphy, va bouleverser l’ordre établi. Par son caractère
rebelle et ses éclats de rire, il va se lancer dans une lutte
acharnée pour redonner leur dignité aux patients.
LA
CHRONIQUE
Vol
au dessus d’un nid de coucou
est un roman génial, qui dénonce l’internement et l’enfermement
dans les institutions psychiatriques.
L’auteur
a choisi le parti pris de prendre le narrateur parmi les patients.
L’histoire nous est donc racontée par le Chef Bromden, un patient
à demi amérindien. Ayant fait croire aux autres résidents ainsi
qu’au personnel qu’il était sourd et muet, il nous livre le
récit de la rébellion menée par Randall McMurphy.
Ce
même récit est parsemé par des flash back de la vie du Chef mais
aussi par ses « délires », ce qui a pu surprendre ma
lecture au début, notamment à l’évocation de la « brume ».
Alors oui, les premières
pages furent compliquées et j’ai pu avoir du mal à accrocher,
mais passées les 100 premières pages, je ne pouvais m’empêcher de
vouloir connaître la suite.
L’auteur,
par ses mots, nous immerge dans l’hôpital. J’avais l’impression
d’être auprès des patients et de ressentir l’ambiance pesante
imposée par la l’infirmière Ratched. Harding
le patient mutique, Billy Bibbit ainsi que Martini et d’autres
résidents ont donc fait parti de ma vie pendant quelques jours.
Les
personnages et leur humanité sont donc un des gros points forts du
roman. Même si McMurphy et Miss Ratched se livrent un duel sans
merci pour l’humanité et la dignité des patients, le
protagoniste le plus attachant est le narrateur. En effet, par les
souvenirs évoqués précédemment
ainsi que ses hallucinations, je n’ai pu m’empêcher de
m’attacher à lui et à
comprendre ses sentiments.
Il
s’agit d’une lecture « compliquée »,
dans le sens où il nous est exposé différents sévices, tortures
et atteintes à la dignité d’êtres humains. Cette dureté est
toutefois cassée par moment par McMurphy, ses actions ainsi que ses
différentes répliques, toutes les plus savoureuses les unes que les
autres. Un sourire est souvent apparu au coin de mes lèvres. Il
ne sabote pas que le système de l’hôpital et l’autorité de
l’infirmière en chef, il sape aussi le ton âpre de cette
lecture !
Un point sur la psychiatrie de nos
jours
Ayant fait un stage en psychiatrie dans
le cadre de mes études, j’ai pu assister à une séance
d’électroconvulsivothérapie. Qu’est ce que c’est que ça me
diriez-vous ? Il s’agit ni plus ni moins que des électrochocs.
Les même électrochocs que sera amené à subir McMurphy.
Il s’agit d’un traitement souvent
instauré en dernier recours dans les formes les plus graves de
mélancolie (forme la plus grave de la dépression) et non simple
état passager. Cette technique est maintenant réalisée sous
anesthésie générale et est pratiquée, du moins en France,
qu’après recueil du consentement du patient. Son efficacité est
avérée dans les cas de mélancolie et d’état dépressif. Elle en
laisse comme séquelle « seulement » une amnésie des
derniers jours, disparaissant dans les heures qui suivent.
Pour
poursuivre l’aventure…
Le roman a été adapté en film sous le
même titre en 1975. Il a été multi récompensé, il a notamment
récolté l’Oscar du meilleur film, celui du meilleir réalisateur
pour Milos Forman, celui du meilleur acteur pour Jack Nicholson,
celui de la meilleure actrice pour Louise Fletcher et celui du
meilleur scénario adapté.
J’ai honte de le dire mais je ne l’ai
pas encore vu. Je le visionnerai d’ici sous peu et en ferai un retour.
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